SoScience, l’accessibilité au coeur du processus : du brevet partagé au 100 % OpenScience”

A l’occasion de la soirée OpenExperience spéciale OpenScience, nous avons interviewé Mélanie Marcel, co-fondatrice de SoScience, une start-up qui promeut une recherche responsable en favorisant le développement de technologies scientifiques de haut niveau pour des entrepreneurs sociaux. Elle nous a ainsi expliqué le fonctionnement de SoScience et la façon dont l’OpenScience pouvait s’y intégrer. Au service des entrepreneurs sociaux, ce sont eux qui choisissent le degré de transparence et d’ouverture du processus de recherche et du produit final. Les projets soutenus par SoScience montre ainsi la granularité sous-jacente au terme OpenScience.

Peux-tu nous rappeler ce que propose SoScience?

SoScience est au service d’une recherche scientifique de haut niveau avec un fort impact social et environnemental. Pour cela, nous montons des projets de recherche avec des entrepreneurs sociaux internationaux et des écoles d’ingénieurs françaises. SoScience souhaite travailler avec des entrepreneurs sociaux et le monde de la recherche pour développer ainsi les technologies adaptées en laboratoire.

Quel est le modèle économique de SoScience ?

SoScience est une SARL depuis février 2014.  Les premières idées autour de ce projet ont débuté dès fin 2011 et nous y travaillons à temps plein avec ma co-fondatrice depuis septembre dernier. Nous sommes donc deux gérantes et nous fonctionnons en mode “start-up bootstrapping”. Nous avons fait le choix de ne pas nous rémunérer pour l’instant et ainsi de ne pas chercher d’investisseur.

SoScience offre différents services :
Nous montons des projets de recherche pour les entrepreneurs sociaux avec des laboratoires pour la mise au point du produit final attendu. Nous faisons payer l’entrepreneur au pro-rata de ses capacités financières sachant que le prix de nos services sont bien en dessous du coût d’une expertise de R&D classique. Nous souhaitons que le financement ne soit pas un frein pour l’entrepreneur social, de ce fait ce service n’est pas rentable.

En revanche, nous proposons deux autres services qui sont nos sources de revenus.

Nous mettons en place des formations rémunérées auprès des écoles d’ingénieurs pour les étudiants sous forme de cours, de conférences, d’ateliers. Nous proposons aussi des formations aux grandes entreprises. Elles sont à la recherche de notre savoir-faire pour faciliter des innovations en interne au sein de leur structure.

Nous développons aussi des offres d’expertise et de conseil auprès de ces entreprises qui souhaitent développer une recherche plus responsable.

Avez-vous pensé à d’autres sources de financement ?

Nous ne mettons de côté aucune piste. Mais pour l’instant nous ne nous dirigeons pas vers des investisseurs. Nous somme encore petit et nous avons aussi envie de garder une grande liberté dans ce que l’on fait. Pour les appels à projets, nous sommes intéressées par les projets européens H2020. Une section des financements concerne la recherche responsable et l’innovation

Comment vois-tu le lien entre vos missions de recherche responsable et l’OpenScience ?

Notre mission à SoScience est clairement dirigée vers les entrepreneurs sociaux. Nous nous adaptons en suivant leur décision en terme de propriété intellectuelle. Ils peuvent déposer un brevet par exemple. En revanche, nous insistons pour avoir des brevets partagés avec toutes les parties prenantes. Ce qui pourra aussi constitué une part des revenus au long terme pour SoScience. 

Certains sont 100% Open :  les cahiers de laboratoires et les résultats de recherche sont dans ce cas-là en ligne. il n y’a aucun dépôt de brevets sur les technologies. C’est le cas par exemple du projet Protei de César Harada.
D’autres projets proposent pas exemple un logiciel en opensource mais le produit (hardware) est quant à lui fermé. Ces choix sont liés aux convictions des entrepreneurs et aux modèles économiques qu’ils ont mis en place.

Un lien fort pour moi avec l’OpenScience est celui de l’accessibilité. Les entrepreneurs souhaitent que leur technologie soit disponible au plus grand nombre. Cela se traduit par la des produits fabriquables par la population elle-même. Nous suivons par exemple un projet de fours solaires en Do It YourSelf en Argentine, Solar Inti.L’entreprise sociale remarque que cette politique d’Open Hardware est très importante pour redonner de la confiance à la population.

En médecine, accessibilité rime avec un coût de médicaments faible. L’association UNITAID par exemple même une réflexion pour donner accès au traitement pour le VIH à un très faible coût, même si les recherches en lien ne sont pas OpenScience.

 L’OpenScience inclut également la notion d’ouverture de la recherche à d’autres sphères ? Est-ce que cela fait sens pour SoScience ?

Oui tout à fait! Nous venons du monde de la recherche et nous y sommes très sensibles. Nous avons un rôle d’interprètes. Nous faisons comprendre aux chercheurs et étudiants qu’ils possèdent des compétences scientifiques poussées mais que les entrepreneurs ont également une meilleure connaissance du terrain. C’est souvent la rencontre de deux mondes qui ont beaucoup de mal à se parler. Notre rôle est aussi de faire ce travail de traduction et de médiation.

Pour en savoir plus : venez rencontrer Mélanie Marcel le 17 juin à la soirée “OpenScience : phénomène de mode ou mouvement durable?

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Célya Gruson-Daniel

À propos de Célya Gruson-Daniel

Curieuse de tout et surtout de ce qui peut émerger de plusieurs cerveaux humains s'interrogeant et réfléchissant ensemble.

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